[ JDR - OAKHAM ] Épisode 1 - Premiers pas à Oakham

La voyager Chrysler de 2006 que conduisait Mr. Miller faisait un bruit difficilement supportable. Le temps était gris pour une journée d'été en ce 30 Août 2010. Miss Miller n'avait pas décroché de son téléphone portable depuis le départ du Centre-Ville de Leicester. James avait obtenu une promotion au sein de son entreprise d'assurance et il avait été muté dans la campagne de l'est du Royaume-Uni, dans la ville de Oakham. Au 3rd Keaton Road Upper Hambleton plus exactement. Les jacassements d'Olivia dans la voiture qui parlait à tue-tête avec sa sœur, Thérèse Miller, avait donné la migraine à James qui avait la fenêtre ouverte et qui soufflait toutes les deux minutes, accoudé à sa vitre ouverte, le coude gauche posé sur le cadrant de la fenêtre et la main posé sur son crâne, conduisant de ce fait avec la main droite qui était positionné à dix heures sur son volant.


James Miller était un homme de quarante-cinq ans aux cheveux courts, grand et élancé, il conservait la forme grâce à son ancien club de soccer foot. Il s'habillait toujours avec des vêtements très élégants. Il était père de famille mais cadre dans une prestigieuse entreprise avant tout. Il avait un côté vieux jeu et sa barbe brune tout juste grisonnante renforçait cet aspect là. C'était un homme bon avec sa fille qui dépensait souvent plus que ce qu'il ne pouvait se le permettre pour faire plaisir à sa fille. Il n'était pas en costard dans la voiture. Pour le trajet et le déménagement, il avait choisis de vêtir un simple jean, des bottines noires et un sous-pull gris. Son front était proéminent et on y décelait les premières rides.


Olivia Miller était plus jeune que son mari. Cette petite femme blonde aux yeux marrons et aux formes généreuses avait tout juste trente-cinq ans. Ca n'avait pas toujours été facile, étant plus jeune, de faire accepter à sa famille protestante pratiquante qu'elle allait épousé un homme qui avait presque dix ans de plus qu'elle. En plus d'être belle, cette femme était intelligente et enseignait au Grammar School en tant qu'enseignant de sciences. La biologie, la géologie, la reproduction... ces matières n'avaient presque aucun secret pour Miss Miller. Pourtant, la femme était du genre superficielle, coquette et attaché au fait d'être correctement habillé, correctement maquillé en permanence. Seul les matinées en famille exposaient sa chevelure en bataille et ses mèches qui bouclaient. Elle était follement amoureuse de son mari, presque autant que des potins. Parfaite citadine, elle n'était guère enchantée de venir s'installer en pleine campagne. Mais elle suivrait son mari (presque) partout. Olivia était une mère poule avec sa fille. Très protectrice, elle avait tendance à se mêler de chacune des affaires de son adolescente qui devenait au fil des années, une jeune femme.



Après presque deux heures de routes, la voiture ralentit au sens giratoire devant sa nouvelle demeure. Olivia raccrocha enfin son téléphone portable et se tourna vers sa fille:

- "Bienvenue à Oakham, ma chérie." Elle lui adressa un bref sourire. "Ca a été le trajet? Je n'ai pas vu l'heure passée..." conclut-elle sur un ton léger.

- "Ah génial... Les déménageurs ont terminés. Un loyer à 900 livres pour cette maison... c'est une affaire en or. Ne t'en fais pas ma puce, on installera une petite piscine pour l'été prochain..." Dit-il en relevant les yeux au ciel par la fenêtre, contemplant alors la météo peu fidèle à ce qu'on attendrait d'un après-midi du mois d'Août.

- "Je vais récupérer les clés auprès de Simon. Ces gars ont été efficaces, il va sûrement s'attendre à un pourboire. Kate, tu devrais te dégourdir les jambes." termina t-il en souriant à sa fille.

La voiture. Malgré le fait que Kate ne soit pas pétrifiée comme si son père avait tourné brusquement, la jeune fille ne pouvait pas oublier ce qu'elle avait vécu il y avait de cela des années. De plus, le déménagement lui faisait tout bizarre, elle qui avait toujours vécu à Leicester. Elle était aussi nerveuse à l'idée de découvrir l'inconnu, une petite ville certes non loin de Leicester, Oakham. Ses parents en parlaient depuis des semaines, avec enthousiasme, Kate, elle, était moins catégorique. Elle avait sa vie à Leicester, aussi quitter son lieu habituel était pour elle un peu déroutant.

Cette Chrysler faisait un bruit abominable. Du coup, l'adolescente avait décidé de mettre ses écouteurs dans ses oreilles. Elle écoutait diverses musiques, certaines n'étant pas forcément parmi ses préférées, mais au moins ça lui permettait d'échapper au son défaillant de la voiture. Cela dura toute la route, durant laquelle Kate restait la tête appuyée contre la vitre, regardant tranquillement le paysage défiler, somnolant légèrement sur le trajet. Mais Toujours, il y avait sa mère au téléphone dont la voix allait parfois plus haut que la musique de la jeune fille, ce qui avait le don de l'empêcher de s'endormir. Peut-être pas plus mal, se disait la jeune fille. Mais elle ne disait rien, elle respectait sa mère, et un "tais toi, maman", ça ne ferait pas bonne figure, non ? Même si celle-ci était plutôt envahissante, parfois gênante, elle restait sa mère. Alors oui, des fois elle avait honte, mais elle faisait avec. Et puis, elle était bien élevée comme fille. Elle se sentait comme privilégiée d'être fille unique, ça évitait pas mal de brouilles avec un potentiel frère ou une potentielle soeur.

Après près de deux heures de route, la petite famille arriva finalement dans la ville d'Oakham. Kate releva la tête, intriguée par ce qui serait son nouveau chez-elle. Elle observait les bâtiments, les paysages et autres. Elle coupa la musique alors que son père arrêta la voiture. Elle constata que sa mère avait également raccroché. Kate espérait au fond d'elle que le bruit de la voiture n'avait pas trop dérangé son interlocuteur. Olivia Miller s'adressa alors à sa fille, lui souhaitant la bienvenue à Oakham, et lui demandant si le trajet avait été. Mais la jeune fille n'eût pas le temps de répondre que son père prit la parole. Polie, elle attendit qu'il eût terminé sa phrase avant de s'exprimer à son tour.

- Ouais ça va, j'espère que cette ville en vaut la peine. Au passage, papa, il faudra penser à passer au garage, le bruit de la voiture est horrible.

Kate descendit de la voiture après que son père lui eût demandé de se dégourdir les jambes. Une fois les pieds au sol et qu'elle eût fermé la portière, elle se mit à s'étirer. Le trajet avait été suffisamment long, et son père avait raison: elle devait se dégourdir les jambes. Elle regarda le ciel, et lâcha un soupir.

- Climat anglais, là dessus rien n'a changé, c'est déjà ça...

Elle observa ses parents, en enfonçant ses mains dans les poches de sa veste. Elle s'approcha alors de leur nouvelle maison, en attendant tout de même ses parents. Désormais, c'était une nouvelle vie qui commençait.

- « Ah.. je sais. Je n’ai pas trouvé ce qui faisait ce bruit dans le moteur. Je vais devoir m’y résoudre… Mais avec mon nouveau poste, je pourrais peut-être faire passer les frais de réparation sur notre assurance. » Répondit James alors qu’il approchait de Simon.

Simon était le chef des déménageurs dont la famille Miller avait loué les services. C’était un homme de taille moyenne malgré une corpulence assez forte. Il avait un départ de calvitie et les cheveux grisonnants. Il prit Mr. Miller et discutait avec lui, sûrement pour voir les détails de ce que ses hommes et lui avaient fait.

Olivia fit le tour de la voiture et elle ouvrit le coffre du véhicule pour en sortir deux grosses valises.  Elle parla à Kate en lui disant :

- « Chérie, tu peux aller visiter ou te promener si tu veux. Ton père et moi on va finir de ranger les dernières affaires. Dans deux jours c’est la rentrée et je ne veux pas que tu me reproches de n’avoir pas assez profité ! » Ajouta t-elle sur un ton enjoué, léger qui traduisait sa bonne humeur malgré les réticences de la femme à venir se perdre en campagne sur une presque île au milieu du lac Rutland Water.

La maison faisait l’angle d’un carrefour. En face, il y avait d’autres maisons aussi rustique que le nouveau foyer des Miller. A l’angle opposé du carrefour de la maison des Miller, il y avait un grand cimetière sur une colline surplombée par une église, c’était la St. Andrews Church d’Hambleton. La maison était bordée par la Keaton Road qui devenait quelques mètres plus loin la Oakham Road et la jonction avec Lyndon Road, une route qui menait vers la côte de la presqu’ïle baignant dans le Rutland Water Lake.

Devant la maison, il y avait un jardin verdoyant et fleuri séparé en trois parties par deux passages en dalle. Il y avait deux portes d’entrée, plutôt anodin comme détail. En réalité, auparavant la maison avait été scindé en deux. Mais les cloisons qui séparait la maison en deux maisons distinctes n’existaient plus aujourd’hui.


Le salon était immense.  L’escalier qui permettait d’accéder à l’étage le séparer en deux parties. La partie orienté à l’Est présentait un foyer de cheminée avec un assortiment complet de tisonniers, pelles, râteaux et un sceau pour ramasser les cendres dans le récupérateur positionné dans un tiroir ouvert sous la grille en métal accueillant d’ordinaire les bûches et les flammes. Sur la droite de la cheminée, il y avait une porte assez basse donnant sur un placard à balais. En face de la cheminée, il y avait deux fauteuils gris qui offraient un certain confort pour lire et se reposer. Une baie vitrée donné lieu à une petite cour avec une corde à linge et une table d’extérieur en plastique blanc pour quatre personnes, assorties des chaises correspondantes. Dans la partie Est du salon, il y avait une grande table en bois vernies et six chaises, un buffet ainsi qu’un écran plat suspendu au mur. Il y avait des luminaires blanc partout au plafond, le sol était fait d’un carrelage de couleur rouge bordeaux et les murs étaient recouvert d’un papier pain blanc uniforme. Un couloir menait à la cuisine équipé et disposant de nombreux rangements et d’un îlot central. Fonctionnant au gaz de ville, la maison était idéal pour une famille du calibre des Miller.


A l’étage, il y avait quatre chambres avec deux salles de bain et un toilette. La chambre dans la partie centrale donnait vue sur la route. Elle était plus petite que les autres et James Miller avait décidé de le transformer en bureau. Un ordinateur portable était posé sur le bureau et les vitres teintés d’un vert d’eau donnait une ambiance reposante à la pièce. Idéal pour ne pas se fatiguer les yeux. Il y avait un téléphone posé à côté du PC et une pile de dossier. A côté, un ventilateur.

Dans la partie Est de l’étage, il y avait deux chambres. Une était vide. Le couple avait décidé d’en faire une chambre d’ami pour recevoir lorsqu’ils pourraient acheter un nouveau lit et des meubles. En face de cette chambre, il y avait la chambre parentale ou un grand lit King Size ornaient d’housses de couettes et de coussins gris triomphait à côté d’une immense penderie. A l’étage une pièce supplémentaire servait de buanderie.
Enfin, avec la vue sur St-Andrews Church et Lyndon Road, une grande pièce était la chambre de Kate. Chambre qu’elle avait eu l’opportunité de choisir l’aménagement elle-même. Le sol était recouvert de parquet et les murs étaient blancs. La grande fenêtre été parsemés de carreaux de verres transparent. Il n’y avait pas de volet, il faudra faire avec une tringle et un rideau épais pour empêcher la lumière du jour de passer.


La côte n’était qu’à cinq minutes de marches en descendant Lyndon Road.

- « Merci Simon. Je vous récupère les clés. Prudence sur la route, je parlerai de vous à mes amis. » salua James à son interlocuteur, un sourire sur les lèvres en hochant la tête et en serrant franchement la main du déménageur.

Le déménageur sourit puis il se tourna vers son équipe.

« Allez les gars, on reprend la route. On s’arrêtera au Tesco Superstore à Oakham pour prendre à boire et à manger. Allez, on s’active. Austin, tu prends le volant. »

Et les déménageurs qui prenaient une pause après leur après-midi de labeur, se relevèrent et regagnèrent le camion qui démarra. Après une manœuvre difficile, le camion put s’extraire de l’allée conduisant au garage. James se hâta pour rentrer la Chrysler dans l’allée après le départ des prestataires, en marche arrière. Il ferma la fenêtre, sortit du véhicule après avoir couper le contact et verrouilla la voiture en appuyant sur la commande manuelle sur sa clé. La voiture bippa et indiqua qu’elle était fermé à clé. Il s’approcha d’Olivia et la prit dans ses bras en l’embrassant tendrement sur le front.

- «Où est passé notre fille, Oli’ ? » demanda t-il.

La maison était... différente de ce à quoi Kate était habituée. De l'extérieur en tout cas, mais la jeune fille ne doutait pas que l'intérieur allait également être source de sa curiosité. Elle avait envie de découvrir tout ça, malgré sa réticence originelle au déménagement.  Enfin réticence... Appréhension serait un mot plus juste. Elle qui avait toujours vécu à Leicester, quitter la ville pour un lieu plus tranquille la dépaysait quelques peu. Mais rien qui puisse la terrasser. Elle s'y ferait, elle le savait. Il restait maintenant à savoir combien de temps ça mettrait. Elle sourit à son père, qui parla de mettre les réparations sur le compte de son assurance, grâce à son nouveau poste.

- Ah ! C'est tellement pratique ça.

L'adolescente commença à sapprocher de la maison, mais elle ne rentra pas tout de suite, se contentant d'observer les alentours, en se disant que ce lieu était probablement magnifique en plein soleil. Malheureusement, ce dernier brillait par son absence aujourd'hui, Elle était habituée au temps gris, mais elle préférait quand même un ciel dégagé. Finalement, sa mère, Olivia Miller, lui proposa d'aller visiter ou se promener, lui laissant le choix. Kate acquiesça d'un hochement de tête en direction de sa mère, puis elle prit le premier chemin, celui le plus à gauche, pour entrer dans la maison. A l'intérieur, la jeune fille fut plutôt impressionnée par la disposition de tout ce qui se trouvait là. Elle s'approcha de la cheminée, s'asseyant sur un des fauteuils qui s'avéra être plutôt confortable.

- Parfait pour l'hiver.

Après quelques secondes passées à se détendre sur le fauteuil, Kate se décida à se relever, pour visiter le reste du rez de chaussée. Elle arriva dans le salon, de l'autre côté de la cage d'escalier qui menait à l'étage, et la première chose qu'elle remarqua était l'écran plat. Elle regarda alors à la fois autour et en haut, il n'y avait pas de doutes dans la tête de la blonde: la maison était bien meilleure que la précédente. Beaucoup plus d'espace, elle aurait adoré ça lorsqu'elle était petite, elle qui, à l'époque, eût tendance à courir dans tous les sens, là il y avait de l'espace, mais bien évidemment elle se tenait un peu mieux maintenant, courir partout c'était fini. Elle passa vite fait dans la cuisine, laquelle était tout de même plus étroite que le reste de la maison, mais il n'était pas nécessaire d'avoir une trop grande cuisine, en général il ne fallait de toute façon pas se mettre les uns sur les autres lorsque quelqu'un faisait à manger. L'espace était suffisant pour une personne.

Kate prit ensuite le chemin des escaliers, pour monter à l'étage. Kate tomba d'abord sur ce qui semblait être une chambre aménagée en bureau.

- Bouah, il a raison, cette pièce est trop petite pour contenir toutes les affaires d'une vraie chambre. Ou alors c'est de base une chambre d'enfant...

Elle passa ses doigts sur l'ordinateur puis les amena jusqu'au téléphone, avant de décoller ses mains de tout contact. Elle sortit de la chambre-bureau pour visiter le reste de l'étage. Elle parti vers l'ouest de la maison, passa devant une salle de bain qu'elle observa brièvement, avant de localiser finalement la chambre des parents. Elle ne s'attarda pas trop en ce lieu, puisque de toute façon elle ne s'y rendrait pas très souvent, après tout les parents avaient eux aussi droit à leur intimité. Elle alla dans la pièce d'en face, la chambre d'amis. Celle-ci était vide. A remplir plus tard. Elle ressortit et passa par la buanderie. Mais elle expédia aussi cette pièce pour se diriger vers celle qu'elle attendait particulièrement: sa chambre ! Kate fut satisfaite de voir que sa chambre était disposée comme elle l'avait souhaité. Elle se jeta sur son lit, ne mettant pas ses pieds sur les draps, puisqu'elle avait encore ses chaussures, mais elle regarda longuement le plafond, avant de se relever pour aller à la fenêtre. Une fois qu'elle eût bien profité, elle redescendit pour sortir de la maison et rejoindre ses parents. Mais elle regarda l'allée, avec une curieuse envie d'aller explorer les alentours..

- Papa, maman, je vais aller visiter un peu les alentours !

Autant les prévenir, qu'ils ne s'en fassent pas pour elle.

James et Olivia étaient tous les deux dans le salon. Olivia disposait les cadres des photos de familles sur le buffet pendant que James aplatissait soigneusement un des cartons vides. James se tourna vers l’escalier entendant sa fille descendre les marches. Il souriait comme à son habitude en posant des yeux remplies d’amour pour sa fille, la tête légèrement penché. Puis il posa le carton replié sur la table en s’approchant de sa fille.

- « Hep. Miss Miller. Attendez voir un peu là.. » Dit-il en s’approchant de sa fille. « Tu aimes notre nouvelle maison ? Tu penses que tu peux t’y plaire ? » enchaîna James en posant ses deux mains sur les épaules de sa fille.


- « Ma puce, tu ne rentres pas au-delà de vingt heures, d’accord ? Deux heures et demie, pas plus. Ensuite on passera à table. On va sûrement se faire livrer des pizzas ce soir. On a encore pas mal de choses à installer avec ton père, on ne veut pas encore tout déranger tant que tout n’est pas en ordre. Tu as ton téléphone portable ? S’il y a quoique ce soit, tu m’appelles. Il y avait bien toute tes affaires dans ta chambre ? Il faudra vérifier qu’il ne te manque rien. Et tu me feras le plaisir, jeune fille, de faire ton sac pour la rentrée. Ton père va monter tes CD’s de musique. Je crois que j’ai vu le carton dans le sal... »

- « Olivia ! Tu l’étouffes allons, laisse la aller faire un tour. Tu veux un billet, Kate ? » coupa et demanda James.

Une fois que la porte claqua derrière Kate, les deux parents se regardèrent dans les yeux et se rapprochèrent pour se prendre dans les bras l’un de l’autre.

- « Je pense que Kate va se plaire ici. Fidèle à elle-même, elle part déjà vadrouiller. J’avais peur qu’un trajet aussi long ne lui gâches ces deux derniers jours de vacances... » posa Olivia sur l’épaule de son mari.

- « Elle n’en a pas parlé, Oli. Peut-être que ça commence à aller mieux.. » répondit Mr. Miller.

- « Peut-être… Elle est réservée. J’espère qu’elle se fera des amis ici. Je crois… que ca n’a pas été facile pour elle de quitter les siens à Leicester... »

- «Notre fille à 16 ans, Oli. Elle se fera des amis, ne t’en fais pas. Tu as bien fait de lui rappeler de faire son sac de cours. J’espère que cette année sera meilleur pour elle. » conclut alors le père de famille.


A l’extérieur, une légère brise fraîche soufflait dans les allées d’Upper Hambleton. La présence d’un point d’eau se ressentait sur le climat, il y avait cette fraîcheur qu’il n’y a pas d’ordinaire dans une ville. Puis l’air y était de meilleur qualité. Kate pu croiser un couple sur des vélos passer devant chez elle et continuer sur Oakham Road. Il ne lui fallut pas observer longtemps pour remarquer qu’il n’y avait pas beaucoup de passage de voiture devant chez elle. Son vélo n’était pas encore sortie. Les déménageurs avaient dû la mettre dans le garage, à tout les coups. Et la pile de carton à l’intérieur rendait indéniablement son accès plus difficile. Le jardin qui se découpait en trois parties devant elle était couvert de parterre de fleurs et de buissons entretenu. Le gazon était d’un vert prononcé. Il avait été entretenu correctement jusqu’à présent.

Les parents de Kate étaient entrés le temps que la jeune fille visite l'étage. Il y avait encore beaucoup de cartons à déballer, mais l'essentiel était déjà mis. Il ne manquait, pour la plupart, que des décorations, et peut-être les assiettes et les couverts, mais les meubles étaient déjà positionnés. Les déménageurs avaient vraiment fait du bon boulot, la petite famille n'avait plus grand chose à faire. Kate prit donc la liberté d'aller se promener, mais son père l'intercepta sur le fait. Il s'approcha d'elle, la blondinette se demanda ce qu'il allait bien pouvoir lui dire, et elle n'allait pas tarder à avoir la réponse, puisqu'il lui demanda ce qu'elle pensait de leur nouvelle maison., si elle pouvait s'y plaire.

- J'étais plutôt habituée à l'ancienne, mais je devrais m'y faire. Il manque juste de savoir si j'arriverai à dormir les premières nuits.

Les premières nuits, ce serait probablement comme si elle dormait chez quelqu'un d'autre, il faudrait peut-être un moment pour qu'elle s'y habitue. Mais alors qu'elle s'apprêtait à nouveau à sortir, ce fut cette fois sa mère qui prit la parole. Elle lui imposa l'horaire de vingt heures pour rentrer, Kate roula des yeux, mais elle comprenait: vingt heures, c'était l'heure du repas. Se faire livrer des pizzas, pourquoi pas. Kate aimait les pizzas. S'il n'y avait pas trop de légumes dessus bien évidemment, mais ses parents savaient à quoi elle prenait en général, elle privilégiait les Reines ou ce qui s'en approchait, elle était plutôt de ce genre là niveau pizza. Olivia demanda ensuite à sa fille si elle avait son téléphone portable, celle-ci le sortit de sa poche pour le montrer à sa mère, avant de le ranger à nouveau. Mais les paroles d'Olivia s'enchaînaient, et Kate n'avait pas le temps de répondre à tout, donc elle roula des yeux, elle soupira à l'évocation des cours, avant que James ne coupe Olivia dans ses paroles. Celui-ci proposa un billet à Olivia.

- Je veux bien, on en a toujours besoin, merci papa.: Et ne t'en fais pas maman, je sais pour les cours et tout.

Elle prit le billet qu'elle fourra dans sa poche, avant de prendre la direction de la porte.

- Je reviens avant vingt heures, c'est promis !

Elle sortit alors et ferma la porte derrière elle. Elle brancha ensuite les écouteurs à son portable, puis lança la musique. Elle avança alors dans l'allée.. Elle ne croisa pas beaucoup de monde sur le chemin, seulement un couple à vélo. Visiblement les lieux n'étaient pas très fréquentés, et la présence de ce couple à vélo lui fit se poser la question sur son propre vélo. Etait-il prêt ? Elle ne savait pas, mais tant qu'elle ne connaissait pas les lieux elle se disait qu'il valait mieux y aller à pieds de toute façon, comme ça tout va moins vite et elle avait plus de chances de s'y retrouver. Finalement, après plusieurs minutes de marche, elle se retrouva vers un lac. Cette étendue d'eau qui donnait probablement un air si frais à la ville. Elle observa alors à l'horizon.

- Je dois bien avouer que c'est plutôt joli. Et tranquille...

L'adolescente s'assit sur une bordure de route, en herbe, toujours la musique dans ses oreilles, en continuant d'observer au loin.

- Je crois que je viendrai souvent ici.

https://www.youtube.com/watch?v=A0F9lh8TiSM

Le ciel gris s’assombrissait de plus en plus. Comme l’avait pensé Kate un peu plus tôt.. « climat anglais.. » mais les températures étaient plus que clémentes, même un peu chaude compte-tenu du temps. Kate descendit alors Lyndon Road jusqu’à la côte où elle s’installa pour profiter de la vue. Sûrement à cause de la chaleur, il y avait une fine brume sur le lac mais rien en cet instant ne pouvait gâcher la scène reposante après que Kate eut passé deux heures dans une voiture cliquetante. La musique tournait dans ses oreilles. Gladys Knight and the Pips – Midnight train to Georgia donnait un air californien à la scène. Avec des palmiers, un beau soleil, du sable blanc et beaucoup d’imagination, elle aurait peut-être pu s’y croire. L’adolescente blonde put sentir soudainement une bourrasque de vent souffler brusquement, faisant virevolter ses cheveux, déplaçant un peu de poussière dans ses yeux..

https://www.youtube.com/watch?v=pFoc5XKkIIw

La bourrasque s’interrompit alors soudainement. Après quelques secondes, le brouillard sembla s’intensifier sur le lac et le léger voile devint rapidement un amas de brouillard accumulé sur un point bien précis. Ça semblait être à 600 mètres environ. Elle distingua alors quelque chose d’étranges, qui sortait de l’ordinaire. Peut-être ne put elle en croire ses yeux lorsqu’elle vit cette lueur verte pourfendre la masse blanchâtre de brume. Soudain, dans ses oreilles, elle entendit un écho lointain similaire à un cor grave.



Soudain, elle put entendre le crissement des freins d’un vélo qui manqua de la renverser et qui freina quelques mètres plus loin en dérapage. L’arrêt en catastrophe de l’enfant sur le vélo souleva davantage de poussière. Ce qui était étrange c’est qu’il n’y avait ni cor qui résonne, ni lueur verte désormais. A peine eut-il encore de la brume sur le lac. Étrange.

Après avoir toussé la poussière respirée, l’enfant descendit de son véhicule deux roues en le déposant par terre, ne prenant pas la peine de sortir la béquille. Il portait un polo bleue à rayure blanche et un short gris bleutée. Il avait des chaussures de sport au pied. Des Axcone noirs bien entretenu contrairement au polo tachée de terre et de poussière. Et sur son short… ? C’était de la glace ? Ce n’était pas impossible. Physiquement, l’enfant semblait avoir treize ans, il faisait jeune et sa tête blanche de bébé soulignait le fait qu’il n’avait pas encore vécu sa puberté. Il avait des cheveux bouclés châtains mi-long et un nez fin. Son menton se dénota légèrement par sa proéminence.

- « Kof...beurk » dit-il en crachant de la terre au sol, passant sa langue sur le col de son polo pour ne plus avoir de terre dans la bouche. « Ah, j’suis vraiment désolé, j’espère que je ne t’ai pas fait mal ! C’était moins une ! J’ai bien faillit ne pas m’arrêter à temps ! Je me fais avoir à chaque fois avec cette pente. »



Il s’approcha alors de Kate pour s’assurer qu’elle n’avait rien. Puis il se tourna vers son vélo et l’examina en le relevant.

« Ah, génial, ma mère va me tuer, j’ai encore voilé la roue. C’est la faute de Stephen et sa bande… » Dit-il en poussant un soupir.

La météo anglaise n'avait jamais déplu à Kate, mais elle préférait tout de même un brin de soleil, pour profiter comme il se devait de tout ce que les paysages avaient à offrir. Car l'Angleterre n'était pas un pays moche, loin de là, et son nouveau domicile faisait un exemple parfait. La jeune fille pouvait apercevoir sur le lac une sorte de brume, peut-être était-ce normal, elle n'en savait trop rien, elle qui n'avait pas l'habitude des points d'eau. Leicester n'en offrait pas malheureusement. Mais rien pour venir gêner son moment de tranquillité. L'adolescente, toujours musique à fond dans les oreilles, profitait de ce moment en solitaire, loin du bruit horrible de la voiture de son père. Soudain, elle sentit une bourrasque venir lui titiller les cheveux, qui remuèrent au grès du vent. Elle dût s'essuyer les yeux dans lesquels s'était insinuée un peu de poussière. Finalement, la bourrasque s'arrêta aussi brutalement qu'elle eût commencé, et un brouillard s'installa sur le lac. Kate soupira, mais elle constata quelque chose d'étrange: le brouillard semblait se concentrer sur un point précis du lac. Elle fronça les sourcils. Plus étrange encore, cette lueur verte au milieu du brouillard. Cela la fit se lever.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Elle observait le phénomène, incrédule. C'était la première fois qu'elle voyait ça, ou même qu'elle en entendait parler. Ce lac était il maudit ? Quoi qu'il en soit, elle ne semblait pas rassurée. Le bruit qui s'amorça alors n'eût pas plus de vertus rassurantes. Elle recula alors de quelques pas, par instinct, et entendit un bruit bien plus familier: le crissement des freins d'un vélo. qui manqua de la renverser. La surprise de Kate l'avait conduite sur la route. Elle regarda quelques secondes l'enfant qui avait manqué de la percuter, et lorsque son regard se redirigea vers le lac, il n'y avait plus rien. Etrange... La jeune fille semblait perturbée, à peine fit-elle attention à l'enfant qui s'adressait à elle.

- C'est pas grave, euh, je crois...

Elle secoua la tête, comme pour se sortir d'un mauvais rêve. Son regard fixait le large, où la lueur verte avait fait son apparition. Puis, finalement, elle se décida à regarder le garçon qui avait visiblement abimé son vélo.

- Les bandes sont un véritable fléau, hein ?

Ce fameux Stephen était-il, avec sa bande, à la poursuite de ce garçon ? Si tel était le cas, Kate se disait bien qu'il ne devrait pas trop traîner, pas à cause d'elle.

- "Hein...? Oh..; Ouais. C'est des nazes. Ils sont juste jaloux que je sois plus malin qu'eux.." dit-il en fronçant légèrement les sourcils, comme s'il voulait contenir ce que la mention de la bande de Stephen signifiait pour lui. "Mais non, il n'approchent pas d'upper hambleton. En général ils ne s'éloignent pas du Centre-Ville d'oakham." ajoute t-il en grimaçant, essayant de réparer sa roue. "Je ne t'ai jamais vu dans le coin avant. Je suppose que c'était pour toi que les déménageurs installaient la maison à l'angle d'Oakham et Lyndon Road. Si c'est le cas, ça fait de nous... presque des voisins. En fait, j'habite juste en face de chez toi, on est carrément voisin. Je m'appelle Gareth. Gareth Ambred. Ravi de faire ta connaissance, voisine." Conclut-il en souriant enfin à Kate.


Le regard de Gareth se dirigea vers là ou Kate semblait avoir vu des fantômes avant d'afficher un air perplexe. Ile n'avait pas compris pourquoi elle louchait de ce côté-ci du lac en particulier. Il ajouta:

- "Y'a des coins plus sympa pour se baigner ou profiter du lac, tu sais. Ici, à part mon frère et ses potes qui se cache là pour fumer de l'herbe, personne ne vient jamais. Parait qu'cette rive est plus riche en calcaire où je ne sais quoi. Du coup, les gens se baignent de l'autre côté pour pas avoir de plaques sur le corps. Y'a un parcours forestier proche d'Egleton, c'est en bordure du lac, c'est pas trop loin en vélo et c'est pas mal pour voir des oiseaux et ce genre de trucs. Eh, j'peux peut-être te montrer demain si tu veux! C'est le dernier jour des vacances, autant ne pas rester seul dans ton coin." conclut-il en souriant, satisfait de sa proposition.

Le garçon semblait distrait, ce qui amusa légèrement Kate qui, elle aussi, l'était. Seulement, ce n'était pas pour les mêmes raisons l'un que l'autre. Du moins, le pensait-elle. Elle se disait qu'elle ne parlerait pas de la lueur verte, de crainte qu'il ne la prenne pour une folle. Après tout, elle-même se demandait si cela n'avait pas été une hallucination, due peut-être au voyage, peut-être que le trajet en voiture l'avait perturbée, surtout avec ce fameux bruit, bien qu'elle eût, lors du trajet, ses écouteurs sur ses oreilles. D'ailleurs, ceux-ci traînaient à terre depuis que le garçon sur son vélo était arrivé. La bande semblait d'ailleurs être un point sensible chez ce jeune homme, puisqu'il fronça les sourcils. Il avoua que cette bande restait aux alentours du centre ville en général. Il affirma alors qu'il n'avait jamais vue Kate dans le coin, et en déduisit donc que c'était pour elle et sa famille les déménageurs qu'il avait aperçu. Kate acquiesça, alors qu'il se présenta sous le nom de Gareth Ambred.

- Enchantée Gareth, je suis Kate Miller. Et oui, je viens d'arriver ici. C'est cool de rencontrer le voisinage.

Le regard de la blonde se tourna à nouveau vers le lac. Gareth expliqua certaines choses à Kate, à propos du lac, mais rien ne concernait un éventuel flash vert ou du brouillard. L'adolescente acquiesça à nouveau.

- Oui, oui pourquoi pas, ça serait sympa. C'est vrai qu'il est un peu tard pour faire le tour du lac, mes parents vont devenir fous si je reste trop longtemps.

Elle sortit son téléphone pour regarder l'heure, elle soupira avant de le ranger à nouveau. Puis son regard se dirigea à nouveau vers le lac. A qui pourrait-elle parler de ce qu'elle avait vu ? Qui la prendrait au sérieux ? Sûrement pas ses parents, ils penseraient sans doute qu'elle a déniché de la drogue quelque part, et ça lui attirerait plus d'ennuis qu'autre chose. Elle soupira, encore, avant de se reconcentrer sur Gareth...

Dans une poignée de minutes, le téléphone de Kate aurait indiqué vingt heures. En effet, il était temps de rentrer. Ainsi, Kate et Gareth remontèrent la pente ensemble pour rejoindre le croisement entre Lyndon Road et Oakham Road. Gareth poussait son vélo à côté de Kate en lui racontant cette fois où il avait trouvé des pétards dans une malle abandonné sur les rives du lac. Il avait alors joué avec et les détonations alertèrent les voisins. Cinq minutes plus tard, une dizaine de policiers débarquaient pour trouver l'origine des bruits sourds. La frayeur de sa vie, dit-il. Il expliqua qu'il y avait beaucoup de personnes âgées et qu'elles étaient plutôt sensible au bruit des enfants et des festivités quand ça avait lieu.

Finalement, ils se séparèrent et Gareth salua chaleureusement Kate et lui indiqua qu'il serait sûrement devant chez elle à quatorze heures pour la balade prévue.

Le soleil était quasiment couché. Les maigres rayons qui apparaissaient encore à l'Ouest perçaient à peine les nuages gris. Les réverbères étaient maintenant allumés d'une teinte orangée. La rue était bien éclairé malgré le fait qu'ils étaient en bordure de la ville d'Oakham. Kate put apercevoir les lumières chaleureuses de son nouveau foyer qui affichaient clairement le salon aux personnes à l'extérieur. James était en train de découper la pizza avec une roulette coupante et Olivia secouait et fermait les rideaux pour dissimuler la vue à tous. Le portillon qui donnait accès au jardin devant la maison était ouvert. Puis soudain, des cloches retentirent lourdement. Kate remarqua alors que l'église du village était à quelques mètres de sa maison. A vrai dire, l'église surplombait un cimetière au-dessus d'une colline et le large portail en fer fermé donnait sur le croisement. En fait, elle aurait pu traduire ce carrefour comme ci-dessous:

Sa nouvelle maison, la maison de Gareth et enfin l'église.

Soudain un éclair retentit au loin. La foudre allait s'abattre et les nuages menaçant semblait indiquer qu'il allait pleuvoir durant la nuit.

Plus que quelques minutes avant vingt heures. La jeune fille devait se décider à rentrer chez elle. En effet, vingt heures était le délai que lui avaient accordé ses parents, et elle se prendrait des réflexions d'entrée si elle traînait trop. Kate, accompagnée de Gareth, remonta l'allée en direction de chez eux, car ils habitaient relativement près l'un de chez l'autre, et donc ils pouvaient prendre le même chemin. Pendant ce temps, Kate observa le vélo de son interlocuteur, un peu abîmé mais visiblement rien de bien méchant. Gareth lui racontait cette fois où il avait trouvé des pétards, qu'il avait utilisés déclenchant un appel du voisinage à la police. Cela amusa l'adolescente, mais elle savait que Gareth avait probablement moins rit sur le moment, face à la police. Kate n'avait jamais eu affaire à la police. Elle était une jeune fille relativement sage, même s'il lui arrivait de sécher les cours assez souvent, mais ça ses parents en avaient l'habitude, et elle ne traînait pas trop loin, en général elle feintait s'être réveillée en retard.

Une fois arrivés près de leurs maisons respectives, Kate et Gareth se séparèrent chaleureusement, chacun rentrant chez lui. Avant de rentrer, la jeune fille observa les alentours. Le soleil quasiment couché, il faisait désormais assez sombre ce qui pourrait être assez angoissant quand on y pense. La rue était cependant bien éclairée, bien que toujours aussi déserte. Cela faisait presque ville morte, c'était... Troublant. Chez elle, elle pouvait voir la lumière allumée dans le salon. Soudain, un bruit la fit sursauter. Elle se sentit gênée bien que seule quand elle comprit que c'était l'église qui l'avait faite sursauter. Elle remarqua aussi le cimetière, ce qui la fit frissonner. Un autre bruit la surprit: cette fois, ce n'était pas l'église, mais un orage qui approchait. Elle se décida donc finalement à rentrer chez elle. Elle ouvrit la porte, entra, et referma celle ci derrière elle.

- Je suis rentrée !

Elle rejoignit ses parents au salon, humant l'odeur agréable de la pizza.

- Hmm ! Ca sent bon ça donne faim !